Interview de
MF STIRBOIS
3/ Son parcours et l'actu du Front National


- Justement, comment se présentent ces élections pour votre mouvement ?
- Ecoutez, sur la France entière, je crois que nous avons des candidats à peu près partout dans les cantons (en tous cas un maximum aux Cantonales). Pour ce qui est des Municipales, nous avons des candidats dans des tas de grandes villes à travers toute la France. Et puis, évidemment, le résultat se fera le soir du 11 mars... On verra Si vous voulez, aujourd'hui, on redynamise parce qu'il est vrai qu'il y a eu un moment de crise qui a été voulu par certains qui ont voulu faire du mal en réalité... mais bon, en forgeant on devient forgeron... Et c'est en remettant sur le métier l'ouvrage 100 fois que nous arriverons à tisser. C'est ce que nous faisons aujourd'hui. Vous savez, j'ai toujours fait ça. J'ai fait ça dans une période où l'on n'avait ni député, ni conseiller régional, ni conseiller général, ni élu et nous y sommes allés avec notre temps, notre argent, notre sueur et nos larmes et nous avons réussi là où certains aujourd'hui auraient bien aimé nous casser... Eh bien, je pense que justement avec ce courage, ces forces, ces larmes aussi (parce que parfois ce n'est pas facile), eh bien on y arrivera.

- Est-ce que vous avez des espoirs de conquêtes pour ces municipales ?
- En tous cas, je suis persuadée que Jacques BOMPARD est bien parti à Orange pour être réélu. Maintenant, à l'échelon national, je ne connais pas la totalité des villes donc je ne peux pas vous dire. Ce serait idiot de ma part de dire plus l'une que l'autre. En tous cas, on fera tout pour faire un maximum.

- Et à Paris (ville où vous êtes née en 1944), que vous inspire le climat actuel ?
- Eh bien écoutez, c'est assez affolant de voir d'un côté Monsieur DELANOË qui revendique son homosexualité, son appartenance au PS... face à Monsieur SEGUIN qui a l'air béât dans sa 4e position sur son quartier... Le TIBERI, il serait presque sympathique quand on voit ce genre de trucs, c'est fou ! Concernant nos listes, ce n'est évidemment pas facile pour eux parce que c'est une ville énorme et aller toucher les gens à domicile dans ce genre de villes, c'est pas évident. Et en plus, les médias nous occultent, c'est très difficile.

- Enfin à Dreux, ville que vous n'oubliez pas puisque vous y étiez l'invitée d'une galette des rois de la Fédération FN d'Eure-et-Loir, comment ça se présente pour François AVON, candidat FN ?
- Ce n'est pas facile puisque la ville est en train de devenir complètement cosmopolite puisque du reste le Maire de Dreux
(N.B. : le RPR Gérard HAMEL) vient de sortir sa liste où il y a au moins 4 personnes d'origine maghrébine dont 2 adjoints, des représentants de la communauté asiatique et de toutes les autres communautés. C'est une ville aujourd'hui où l'on joue le communautarisme à fond, où les Français s'en vont puisqu'il y a eu plus de 4.000 départs de Français entre les 2 recensements avec en plus la terreur sur les gens qui sont sur nos listes... Donc ce n'est pas évident, c'est très difficile et je sais que François fait le maximum pour qu'on ait une liste mais les gens ont peur aujourd'hui. Voilà.

- Et vous avez prévu des déplacements, des meetings pour soutenir les candidats du FN ?
- Oui, là je vais par exemple à Bordeaux et je vais à Avignon.

- Votre mouvement, le Front National, vous l'avez rejoint assez tôt. Deux questions : Pourquoi être entrée en politique ? Pourquoi le Front National plutôt qu'un des partis de cette Droite que vous appelez "Droite molle" ?
- Vous savez, on rentre en politique presque comme en religion en réalité (rires) parce que quand on commence à faire de la politique, eh bien on abandonne c'est vrai beaucoup de choses (beaucoup d'espaces de loisirs et même de vie personnelle, ce qui n'est pas quelque chose de facile). Tout cela, je l'ai fait parce que j'avais des convictions, je vous l'ai dit tout à l'heure, parce que quand on a commencé ce combat c'était un combat sans moyens financiers, il n'y avait pas de financement des partis politiques, y'avait rien ! Donc on l'a fait simplement parce qu'on croyait véritablement à nos idées, on croyait changer les choses et j'y crois toujours puisque je suis toujours là !

- Vous êtes au FN et pourtant, la Droite, que vous appelez aussi "Droite virtuelle" vous a longtemps convoitée...
- Oui, c'est vrai.
- Et... elle vous convoite encore...
- Oh, je suis sûre que si j'annonçais du jour au lendemain...ils ne diraient pas non... rires. Mais croyez-moi bien, ce n'est pas le cas (rires).
- Oui, c'est sûr qu'avec la scission et tout ce que vous avez vécu, si vous aviez dû partir, ce serait déjà fait...
- Ca c'est clair. Vous voyez, se vendre comme ça...
- Donc vous ne risquez pas de vous retrouver Maire RPR de Nice comme Jacques PEYRAT ?
- Non, ça c'est clair aussi ! rires. Ca j'en suis absolument certaine, je mets mes deux mains dans les flammes. (rires).
- Vous nous rassurez...(rires)
- (rires)

- Je vous demandais tout à l'heure pourquoi vous êtes entrée en politique, c'est peut-être aussi tout simplement parce que vous aimez les contacts humains et le dialogue (il faut dire que vous étiez prof d'anglais)...
- Oui, j'aime beaucoup parce que j'aime écouter les gens, essayer de trouver des solutions, de débrouiller les affaires et je crois que ça, oui, c'est mon caractère. J'aime beaucoup et je crois qu'aujourd'hui on n'est plus assez à l'écoute de ses concitoyens ou même de n'importe qui : le voisin peut mourir dans l'indifférence la plus totale, c'est abominable ! Donc ce n'est pas mon cas, voilà !

- Depuis votre entrée au FN, vous avez gravi les échelons et avez eu un parcours des plus enviables sans jamais vous faire corrompre (ce qui est devenu rare aujourd'hui en politique) et en restant fidèle aux idées pour lesquelles on vous élisait. Pouvez-vous nous résumer votre parcours politique et ce qui vous y a marqué ?
- Oh, écoutez, alors là, ce serait un vaste sujet, je pourrais écrire un bouquin parce que...
- Pourquoi pas ?
- Oui, pourquoi pas parce que ce qui m'a marqué c'est en fait les faux-semblants dans les différentes assemblées de la part des autres élus ; je me rappelle de soirées à l'Assemblée Nationale où je me retrouvais toute seule. Un exemple pour amuser peut-être les Internautes...
- Oui, merci de penser à eux...
- Dans un grand débat sur la ville avec Monsieur le Ministre DELEBARRE, les villes flambaient, c'était l'époque de Lyon, des banlieues parisiennes etc. donc ils avaient décidé d'un grand débat et je ne le savais pas mais il y avait un match de foot ce soir-là donc on nous avait donné rendez-vous à 9h, le soir... J'arrive, je soulève le rideau (qui était en velours) pour rentrer et là je vois une salle VIDE !... Même pas le Président de séance, il y avait juste le Ministre DELEBARRE et moi. On est restés comme ça en tête à tête pendant un quart d'heure et, au bout d'un moment, il me regarde et tout et me dit "bon alors, qu'est-ce qu'on fait ?", je lui dis "écoutez Monsieur le Ministre, "qu'est-ce qu'on fait ?", c'est votre débat tout de même"... Et lui : "Oh ben, y'a match et tout, bon alors on revient tout à l'heure...". Puis on est revenus après, il y avait 4 ou 5 personnes qui étaient arrivées tout de même
- Oui, ça commençait à chiffrer (rires)
- Et il y avait les tirs aux buts donc vous voyez c'était une soirée où l'on n'a pas été beaucoup et c'était pourtant pour quelque chose de très très important...
- Et qui avait gagné ? C'est ça qui est important ! (rires)
- Bien ça vous voyez j'ai oublié (rires). Je crois malheureusement que c'était les émeutiers (en mettant le feu aux cités)
- Oui, ça c'est nettement moins drôle...
- Ouais.

- Aujourd'hui, le FN fait front pour les municipales et les cantonales mais comment se porte-t-il au juste... Les adhérents reviennent ?
- Oui, je sens que là il y a vraiment un retour... Vous voyez, en fait, les gens étaient un peu désorientés avec ce qui s'était passé mais j'en vois qui reviennent. J'ai vu tout au long de la campagne, au fur et à mesure, un jour c'était une personne, le lendemain c'est deux... C'est en train de revenir doucement. Quelque chose qui est bien aussi c'est que l'on rencontre du monde, des gens qui disent "ah, vous êtes là, on est contents". Donc ça, c'est positif.
- Des jeunes aussi ?
- Oui, des jeunes filles : beaucoup (rires) et d'ailleurs sur ma liste le plus jeune aura 18 ans.

- En tous les cas, si vous avez perdu quelques militants après la scission, le mouvement qu'a créé Jean-Marie LE PEN est toujours structuré (comme mes questions - rires -)... Vous vous occupez, vous, des actions catégorielles... En 2 mots, c'est quoi ce machin-là ?
- C'est beaucoup ! C'est-à-dire que nous nous occupons d'abord d'aider les fédérations dans des actions ponctuelles (par exemple une fermeture d'usine, les problèmes de l'Erika, une construction de mosquée). Aussitôt, on leur fait un petit dépliant, une petite affiche et même une action (nous sommes par exemple allés faire une manifestation du côté de Saint-Lô pour soutenir un brave pêcheur qui était poursuivi par le MRAP) donc c'est ce que l'on appelle des actions catégorielles et de riposte. C'est quelque chose qui est très apprécié par les fédérations parce que l'on fait ça très rapidement (c'est-à-dire qu'en 24/48h, le Secrétaire Départemental a ses bulletins, ses affiches donc ça c'est intéressant). On a aussi fait des actions par le biais de faxs (des actions en direction des policiers, des sapeurs-pompiers, des postiers, des médecins, auprès de Maires - j'ai envoyé des milliers de faxs aux Maires de France contre le droit de vote des immigrés -). Voilà, c'est ça le boulot et c'est un satané boulot !

- Vous êtes aussi depuis 1998 chargée du Ministère virtuel de l'Intérieur et de la Sécurité au sein du Pré-Gouvernement du FN que coordonne votre ami Jean-Claude MARTINEZ (qui sera lui candidat sur la liste FN aux municipales et candidat aux cantonales à Sète dans l'Hérault en mars). On peut dire que vous, vous n'avez pas attendu les mauvais chiffres de la délinquance pour parler de ce qui dérange...
- Tout à fait puisque j'ai pour ma part proposé 40 propositions contre l'insécurité par le biais justement de cette structure. Cela fait partie dans les actions catégorielles des choses que nous allons aussi monter pour d'autres sujets... On va monter des propositions pour la famille, des petits dépliants par sujet qui seront faciles à donner. C'est-à-dire par exemple l'armée, la famille, la sécurité, la justice, on va donc faire des propositions hors du gros bouquin
(Marie-France STIRBOIS fait allusion au livre "Front National, 300 Mesures pour Gouverner" par ailleurs disponible sur demande au 01.41.12.50.00 contre une cinquantaine de Francs) que l'on achète et que les gens ne lisent pas entièrement si vous voulez.
- C'est vrai que j'ai vu votre brochure sur la sécurité et que le concept n'est pas mal.
- Ah ! Oui je crois que c'est une bonne chose parce que c'est plus facile à donner et en plus à renvoyer aux gens qui vous demandent des choses (j'ai par exemple reçu des gens qui me disaient "quelles sont vos propositions pour la famille ?" Eh bien on pourra leur répondre en leur donnant ce petit guide...
- Et à défaut d'en détourner des vrais, vous faîtes aussi des faux-billets FN...
- Oui ! Là on monte d'ailleurs en ce moment la fausse déclaration d'impôts. Elle est très bien, elle est superbe... Là, je l'ai devant moi... Alors tout ça (les faux-billets, le faux-PV), ce sont les actions catégorielles.

- D'accord... On parlait de sécurité mais l'insécurité vous en avez été vous-même la victime en août 1999 où vous aviez été agressée au domicile de votre compagnon Jean-Claude FRAPPA (Conseiller Régional PACA et Tête de liste FN à Antibes en 2001)... Il vous arrive de repenser à ce drame que l'on considère maintenant comme un vulgaire fait divers et banal tant il en existe ?
- Euh... Plus maintenant... Disons que je prends des précautions parce que j'ai décidé que plus jamais je ne me retrouverai moi ficelée (rires). Pour les autres, j'aurai la solution ça c'est clair mais moi plus jamais. Donc quand je parle d'insécurité, je sais de quoi je parle parce que je l'ai vécu donc je sais ce que ressentent les gens après (cette angoisse de la nuit, cette angoisse de rentrer chez soi, d'être attendu(e)). Je le ressens beaucoup plus du reste pour les personnes âgées, les personnes faibles, les enfants, qui ont peur aujourd'hui... Donc je sais de quoi je parle et c'est peut-être pour ça que je suis très -du reste- sensible à cela... Mais si vous voulez, c'est évacué pour moi dans ma tête, je veux dire que je dors bien, je n'ai pas de problème à ce niveau là. Bon, j'aurais pu aller voir un psy, tout le monde me disait d'aller en voir un car sinon ce serait abominable. J'ai cependant préféré ne pas aller en voir ; je n'aime pas spécialement tout ce qui est armes, moi, je ne suis pas quelqu'un de violent... Ne serait-ce que d'avoir une arme devant moi ça a un côté désagréable, je n'aime pas mais néanmoins j'ai appris à tirer. Voilà. Ca m'a décontractée (rires) !
- Et sur quoi vous vous entraîniez ?
- Une cible (rires) !
- Pas de photo alors ?
- Non (rires) !
- Remarquez, je vous vois mal avec un bazooka !
- Non, les armes j'ai horreur de ça mais on ne sait jamais. Vous savez, lorsque vous êtes ficelée comme ça, vous vous dîtes qu'il y a un moment où vous allez peut-être y passer donc qu'il y a un moment où il faudra peut-être saisir sa chance pour s'en sortir et ce moment-là, ce sera peut-être, si le type a une arme, essayer de la prendre mais peut-être pas de se tuer ou tuer un de ses amis qui est à côté... Donc il vaut mieux apprendre à bien savoir se servir des choses.
- En tous cas, vous vous en êtes sortie et c'est tant mieux !

 

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