- Marie-France STIRBOIS
bonjour.
- Bonjour.
- Vous êtes
Conseillère Générale
d'Eure-et-Loir (élue à
Dreux-Ouest), Conseillère
Municipale de Dreux (Groupe "Dreux, ville
Française") mais aussi membre du
Bureau Politique et du Comité
Central du Front National. Vous
étiez également
jusqu'à il y a très peu
Députée Française au
Parlement Européen. Première
question : Comment faites-vous pour vous
organiser ?
- C'est très simple : c'est en fait
une histoire de savoir gérer son
temps, c'est-à-dire de ne pas
perdre une seconde, de savoir à
quelle heure on fait les choses. Par
ailleurs, moi, je suis quelqu'un
d'excessivement disponible,
c'est-à-dire que je me lève
tôt, je me couche tard, il n'y a pas
de samedi, il n'y a pas de dimanche
(rires) donc c'est ça la
réalité en fait parce que
j'ai des tas de casquettes et j'en ai
toujours eu des tas (j'ai
été maman, j'ai aussi
été professeur à une
époque, ensuite je me suis
occupée de l'entreprise que l'on
avait créée avec mon mari ;
et, quand il est
décédé, j'ai tout
repris sur mes épaules). Donc
ça fait beaucoup de choses... plus
mes parents malades. Donc, si vous voulez,
mon temps est quelque chose que je
gère depuis toujours et j'ai appris
à m'organiser.
- ... Et où
trouvez-vous ce punch et ce dynamisme
somme toute indispensables pour accomplir
tout cela ?
- Je crois simplement que je le trouve
parce que je sais qu'il faut qu'on arrive
à changer les choses parce
qu'autrement mes enfants, les
Français, n'auront pas d'avenir
d'espoir et je crois que c'est là
mon ressort : c'est dans mes convictions.
Ce sont des convictions très fortes
et je crois que ça c'est important
et c'est ce que n'ont plus du reste -
malheureusement - aujourd'hui les hommes
et les femmes politiques qui se
présentent.
- Si votre emploi du temps
était déjà
chargé avant, il l'est encore plus
maintenant avec les élections
municipales ET les cantonales. Vous serez
pour votre part candidate du FN dans la
très jolie ville de Nice
(célèbre - entre autres -
pour son Carnaval qui a lieu en ce mois de
février). Avant toute chose,
pouvez-vous nous présenter cette
commune en quelques mots et nous dire
pourquoi vous avez choisi d'y être
candidate ?
- Eh bien tout d'abord parce que c'est une
ville qui a beaucoup de traditions et
qu'au Front National on défend les
traditions, on défend toute cette
culture, tout cet héritage du
passé qui permet justement quand on
a un passé d'avoir un avenir parce
que si on n'a pas de passé, il n'y
a pas d'avenir. Donc ce sont des
traditions très fortes à
Nice : c'est le Carnaval mais c'est aussi
la vieille ville avec tout cet
héritage, ce passé, ces
églises ; c'est aussi des
traditions avec la Soca, la cuisine
Niçoise, les danses... Le
Niçois aussi. Je ne vais pas faire
semblant de l'apprendre mais tout de
même c'est quelque chose de
très typique mais surtout de
très chantant et ça vous
enchante à longueur de
journée. Donc c'est une ville qui a
beaucoup beaucoup de vérité
en fait, c'est-à-dire que c'est une
ville vraie... Alors aujourd'hui,
malheureusement, on en fait une ville de
moins en moins vraie ; pourquoi ? Parce
que les choses évoluent mal, parce
que l'on a bétonné aussi
dans certains quartiers, parce qu'il y a
l'insécurité, parce que
c'est une ville qui est devenue sale (du
fait aussi un peu de l'incivisme de
certains) mais aussi peut-être parce
que ce n'est pas géré comme
il le faudrait.
- Pour ces
élections, vous êtes aux
côtés de Gérard DE
GUBERNATIS avec lequel vous parcourez
depuis septembre (mais surtout depuis
décembre) la ville de fond en
comble tous les jours ou presque. Comment
s'amorce la campagne ? Quel accueil
recevez-vous ?
- Eh bien écoutez, elle s'amorce
très bien. Si vraiment tous les
gens qui m'embrassent, me disent
"bonjour", me disent "allez-y !" etc.
votent pour moi, je devrais devenir Maire
en réalité (rires). Bon, ce
n'est pas toujours comme ça dans
les urnes mais je pense qu'on a un bon
accueil. En tous cas, on arrive à
parler - même avec les gens qui ne
nous sont pas favorables -
(peut-être parce que nous sommes
dans le Midi), je pense que les gens sont
peut-être moins négatifs (on
arrive même à parler avec des
adversaires politiques)... mais pas avec
le Maire de Nice, c'est curieux, lui, il a
un blocage avec moi (rires).
- Oui j'ai vu qu'il vous
avait insultée...
- Eh bien vous savez, les femmes, il les
appelle les "greluches" alors appeler les
femmes "les greluches"... J'ai pris mon
dictionnaire, j'ai quand même
vérifié parce que je me suis
dis "c'est peut-être un petit
surnom" quoique j'avais tout de même
une forte impression plutôt
mauvaise... Et puis j'ai vu : "terme
péjoratif pour appeler les femmes".
Voilà (rires)...
- Vous avez un bon accueil
et pourtant les sondages ne vous accordent
guère plus de 12%... Mais la
question qui se pose c'est "croyez-vous
encore aux sondages ?"...
- Non et puis en plus ce sont des sondages
qui sont déjà anciens. Or,
cela évolue très vite dans
la ville de Nice parce qu'en
réalité il y avait une
Gauche Plurielle qui n'est plus tout
à faut unie, il y avait une Droite
molle plurielle avec toutes sortes de gens
qui s'étaient réunis pour
contrer PEYRAT (cette soi-disant liste
d'union a aujourd'hui
éclaté. On avait mis 5
crocodiles - rires - dans un même
marigot et c'est vrai qu'ils voulaient
tous être califes à la place
du calife donc cela ça a
été assez difficile pour
eux... ils ne sont plus que 2 sur 5). Donc
tout cela vous le voyez ça va vite
mais en réalité je crois
qu'il faut que les gens sachent que le
Maire sortant c'est un Maire RPR qui s'est
donc aligné en toutes choses sur
les engagements du RPR -entre autres sur
tous les grands problèmes et
spécialement en matière
d'immigration (le RPR et l'UDF ont permis
le regroupement familial, ils ont
donné la carte de séjour
automatiquement renouvelable...etc.)-.
Donc là, les gens doivent savoir
qu'ils ne votent plus pour un Maire qui
joue l'ambiguïté de la
dernière fois ; c'est un Maire qui
a changé : c'est la parfaite
girouette en fait !
- Bien, vous avez
devancé ma prochaine question...
J'allais vous dire que ce qui est
rassurant pour vous c'est que vous
affronterez une Gauche Plurielle qui ne
volera traditionnellement pas très
haut dans cette ville où...
- ... Elle a tout de même
monté ; c'est une Gauche Plurielle
qui avait réussi à
être plurielle et unie et qui avait
donc pris pas mal de points et qui se
positionnait face au Maire (avec aussi
cette liste soi-disant "d'union"). Un
Maire qui jouait les épouvantails
en disant "attention, si vous ne votez pas
pour moi, ce sera la Gauche Plurielle !".
Cette Gauche n'est plus aussi unie
puisqu'il y a une partie qui vient de
rejoindre une autre liste mais il y a
quand même une faille et le Maire ne
peut plus jouer sur le fait que tous ces
gens de la Droite molle (UDF-RPF...) sont
unis puisque leur liste vient
d'éclater donc pour lui c'est plus
difficile d'avancer ce type
d'arguments.
- Vous affronterez aussi,
on l'a dit, une Droite "virtuelle" sinon
divisée puisque le candidat RPF a
été désavoué
par Charles PASQUA et que la
Députée RPR Jacqueline
MATHIEU-OBADIA entend présenter une
liste dissidente de celle de
l'équipe PEYRAT... Quelle vision
avez-vous de ces adversaires-là
?
- Oui en plus MATHIEU-OBADIA vient
d'être virée du RPR ; elle
tente de rejoindre je crois Philippe DE
VILLIERS. Voilà, c'est une femme
qui se dit Chiraquienne (elle dit qu'elle
l'a rejoint en 1981) et puis en
réalité, après, elle
est passée au CNI, elle a du reste
marché sous les couleurs du Front
National à un moment puisque sans
avoir sa carte elle était candidate
aux cantonales et soutenue par le FN. Elle
a aussi été la
suppléante de Jacques PEYRAT (qui
était candidat du FN à
l'époque). Après elle a
adhéré au RPR...
Aujourd'hui, elle essaie d'aller chez DE
VILLIERS... Il ne lui reste plus que l'UDF
à faire... Là aussi c'est
tout de même assez
étonnant... Donc je crois que nous,
nous avons en tous cas une grande chance :
c'est que nous nous battons toujours pour
des convictions, nous nous battons pour
défendre les Français, nous
ne nous battons pas pour des ambitions
personnelles et je peux pourtant vous dire
que dans le Midi, il y a des ambitions
très fortes (on voit comment
ça se passe). On se bat donc pour
défendre les gens, c'est un combat
pour les quartiers, un combat pour
l'environnement, pour la
sécurité, c'est un combat
très fort !
- L'autre adversaire,
c'est le MNR : crédité de
très peu voire quasiment
inexistant, il n'hésite pourtant
pas à vous qualifier pour
résumer de personne "usée,
aigrie" et vous accuse de faire du
"tourisme politique"... Que lui
répondez-vous ?
- Ah oui ? -rires- Eh bien écoutez,
"usée, aigrie", moi je ne le vois
jamais ce brave garçon parce qu'en
réalité il habite Paris et
il vient simplement le week-end passer une
journée et faire du "tourisme
Côte-d'Azur". Bon, il m'accuse de ne
pas vouloir rester, il a bien tort parce
que non seulement je suis
déjà installée depuis
près d'un an mais j'y ai refait ma
vie personnelle, mes enfants y habitent,
ma fille va y avoir un petit
bébé donc toute ma vie est
tournée vers l'avenir dans ce
département... Alors "aigrie", eh
bien écoutez je pense que c'est lui
qui est aigri en disant ce genre de choses
(rires).
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